Quel rapport au travail dans le monde d’après ?


C’est la question que se pose le sociologue Romain Bendavid dans son rapport « Plus rien ne sera jamais comme avant » pour la Fondation Jean Jaurès. 
Les nouvelles technologies d’abord, puis le confinement ont modifié notre rapport au travail. Les conditions, l’organisation et les relations professionnelles ne sont plus les mêmes.
 
Désormais, la famille, les relations amicales et les loisirs occupent une place aussi importante que le travail pour les français.
 
Au sein du travail, les français sont à la recherche de plus de bien-être. C’est un sujet récent en France, contrairement à nos voisins britanniques et allemands.
 
Ils demandent même à leurs employeurs de s’impliquer plus dans les enjeux de santé, au-delà de la santé au travail, pour se sentir mieux physiquement et psychologiquement. Pour les entreprises, cela permettrait de réduire l’absentéisme.
 
Avec la crise sanitaire, les employeurs se sont emparés de ces nouveaux enjeux, en particulier sur la question du temps de travail avec le télétravail. Les employeurs ont bien saisi l’intérêt d’avoir des salariés épanouis. Ils seront plus productifs et fidèles. C’est aussi un argument pour attirer de nouveaux talents.
 
Attention, les travailleurs non-salariés sont un groupe hétérogène, où les plus qualifiés ont déjà opté pour ce statut pour ses avantages en terme d’autonomie et de liberté.
Mais les autres se retrouvent exclus de ce « nouveau monde ».
 
Les jeunes sont aussi un groupe hétérogène, entre ceux en emploi qui se projettent sur leur avenir professionnel et ceux qui galèrent. Les jeunes insérées dans l’emploi aspirent à plus de mobilité et ont moins peur du changement que les générations précédentes.
 
La France était en retard sur le télétravail par rapport à ses voisins européens, elle l’a bien rattrapé à marche forcée, mais il y a là aussi une fracture qui se forme. Ce sont les cadres et les plus jeunes qui en bénéficient. Pour les employeurs, il faut aussi révolutionner les espaces de travail. Les bureaux ont une influence directe sur la santé. Avoir un bureau attitré a une influence positive alors que l’open space a un impact négatif.
 
À noter que les femmes souhaitent plus de mobilité, mais s’autorisent moins à le faire et souvent la subissent suite à un événement extérieur. Les seniors accueillent mal les changements et nécessitent plus d’accompagnement, car ont été habitués à un autre management du travail.
 
L’étude se conclut que celles et ceux qui ont pris le plus de risque avec leur travail pendant la pandémie, sont aussi celles et ceux qui en ont le moins récolter de bénéfices de la transformation du travail. Ils sont vraiment demandeurs de changement et sont prêts à se battre pour. (Ce que les mouvements sociaux contre la réforme des retraites a validé).

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